Conservation de la nature : vers une troisième voie

Schématiquement, on peut identifier deux grandes tendances dans le domaine de la conservation de la nature : naturalisme et humanisme. Au-delà de leurs oppositions apparentes, ces courants partagent un ancrage commun dans une modernité occidentale, qui sépare nature et culture, tout en assignant aux humains une place éminente (pour le meilleur ou pour le pire). Le temps est peut-être venu d’explorer une troisième voie…

Extraits :

« Pour résumer le courant naturaliste, on dira qu’il pense la nature sur le mode d’une séparation idéalisée. Ce qui est visé, c’est le retour de la « grande nature » : un paradis perdu. L’attitude déployée vis-à-vis de son objet est le respect (étymologiquement : un regard distancié sur la chose). La nature est cette entité indépendante et indifférente, considérée avec cette forme de révérence, si ce n’est de dévotion, qu’on réserve aux choses qui ont le parfum du sacré.

« Dans le courant humaniste, le mot qui résume notre rapport à la nature n’est plus « respect », mais « responsabilité » : nous avons le devoir de répondre à la détresse des autres espèces et d’organiser le cours rationnel et durable du monde. La place du sacré est cette fois occupée par l’humain : si nous avons le devoir de protéger la nature, c’est avant tout pour être digne de notre propre exceptionnalité humaine.

« Cette troisième voie permet de décaler notre regard en nous écartant un peu de ce déterminisme historique, pour ouvrir un riche chantier d’expérimentations et de négociations entre les multiples manières de vivre et d’exister, humaines ou non-humaines, culturelles ou naturelles, scientifiques ou traditionnelles.

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Auteur : symbiosphere

Biologiste et historien de la philosophie belge d’ascendance celte. Né en même temps que la crise pétrolière. Se revendique du courant alterdarwiniste et de la théologie des puissances intermédiaires confuses. Herboriste néopaïen, confesse une croyance à faible intensité en un Dieu unique et croit encore moins en l’Homme, mais bien à la multitudes des interactions et des esprits qui criculent entre la croûte terrestre et la voûte céleste, ainsi qu’aux chants et prières qui les flattent ou les agacent. Libéral pour les pauvres et socialiste pour les riches, juste pour rééquilibrer. Lance en 2016 une réflexion symbiopolitique en vue de renouer des alliances entre les populations humaines, végétales, animales et microbiennes contre la menace des biorobots et l’impérialisme technoreligieux de l’Occident capitaliste. M.L. : « Tout ce qui précède est vrai sauf ma nationalité, car la Belgique n’existe plus assez pour me nationaliser. »

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