« Le carbone, c’est mal »

Dans l’émission Déclic du 30 juin dernier, une capsule était consacrée à la construction d’une méga-centrale de captage du carbone atmosphérique. L’exercice était périlleux et, comme c’était à craindre, il s’est enlisé dans l’approximation et la confusion, contribuant au mythe techno-solutionniste que s’efforcent de nous vanter les chantres de l’économie de marché (« continuez à consommer, on s’occupe du reste »), mais qu’un média de service public devrait contribuer à questionner plutôt qu’à entretenir.

Tout doit partir – Photo : M_Collette©

la lutte climatique contre la biodiversité

Dès les premiers mots de la journaliste, on comprend que les choses sont sur la mauvaise voie. Elle nous propose charitablement de nous rappeler les fondamentaux du problème. Elle nous dit (je cite de mémoire) : « Lorsqu’on brûle des combustibles fossiles, on libère dans l’atmosphère du CO2, le carbone (SIC) ». Ensuite elle nous explique – très justement – que ce carbone atmosphérique emprisonne la chaleur et provoque ainsi l’effet de serre.

Le péché fondamental, d’où découle la suite, se trouve niché dans l’incise discrète par laquelle la journaliste induit l’équivalence fatale : « CO2 = carbone ». Un auditeur peu averti en déduira que « le carbone, c’est mal », et que par conséquent, il suffirait de le « retirer » de l’atmosphère pour résoudre le problème climatique… C’est ici que s’enracine le merveilleux récit à propos d’usines magiques (on ne sait pas comment ça marche), qui vont sauver la planète et rapporter gros (la suite du billet, en très résumé)…

Lire la suite (sur le cycle complet du carbone et l’importance des journalistes)

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Auteur : symbiosphere

Biologiste et historien de la philosophie belge d’ascendance celte. Né en même temps que la crise pétrolière. Se revendique du courant alterdarwiniste et de la théologie des puissances intermédiaires confuses. Herboriste néopaïen, confesse une croyance à faible intensité en un Dieu unique et croit encore moins en l’Homme, mais bien à la multitudes des interactions et des esprits qui criculent entre la croûte terrestre et la voûte céleste, ainsi qu’aux chants et prières qui les flattent ou les agacent. Libéral pour les pauvres et socialiste pour les riches, juste pour rééquilibrer. Lance en 2016 une réflexion symbiopolitique en vue de renouer des alliances entre les populations humaines, végétales, animales et microbiennes contre la menace des biorobots et l’impérialisme technoreligieux de l’Occident capitaliste. M.L. : « Tout ce qui précède est vrai sauf ma nationalité, car la Belgique n’existe plus assez pour me nationaliser. »

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