Hobbes, Harari et le loup

TENTATIVE de constructivisme symbiologique

« L’homme est un loup pour l’homme » : phrase fondatrice de la modernité, mais hantée par un oubli ancien, qui nie la longue relation transformatrice entre humains et canidés. C’est pourtant sur ce déni que repose l’anthropologie brutale et égoïste d’une civilisation prédatrice.

La villa aux fauves (n°2) – ©M_Collette

Homo homini lupus est. Avec Hobbes, l’expression prend un tour nouveau, lourd de présupposé sur les hommes, mais aussi sur les loups. Et sur la relation entre ces deux espèces. Ou plutôt leur non-relation, puisqu’il semble que loups et hommes n’ont d’autres liens que cette équivalence métaphorique qui fait de l’humain un prédateur pour lui-même. C’est là le point de départ de cette réflexion : la pensée qui fait de l’homme (et la femme ?) un loup pour ses semblables ne semble pouvoir se cristalliser que lorsque la machine-État a déjà coupé le lien de l’humain à l’humique, de sorte que le premier se perçoit lui-même comme seulement humain et conçoit le loup comme seulement sauvage, oubliant leur fond terrestre commun et leur longue histoire symbiotique. Ce n’est sans doute pas un hasard si cette fiction a servi à fonder un contractualisme moderne imprégné du dualisme radical entre culture et nature. Lire la suite…

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Auteur : symbiosphere

Biologiste et historien de la philosophie belge d’ascendance celte. Né en même temps que la crise pétrolière. Se revendique du courant alterdarwiniste et de la théologie des puissances intermédiaires confuses. Herboriste néopaïen, confesse une croyance à faible intensité en un Dieu unique et croit encore moins en l’Homme, mais bien à la multitudes des interactions et des esprits qui criculent entre la croûte terrestre et la voûte céleste, ainsi qu’aux chants et prières qui les flattent ou les agacent. Libéral pour les pauvres et socialiste pour les riches, juste pour rééquilibrer. Lance en 2016 une réflexion symbiopolitique en vue de renouer des alliances entre les populations humaines, végétales, animales et microbiennes contre la menace des biorobots et l’impérialisme technoreligieux de l’Occident capitaliste. M.L. : « Tout ce qui précède est vrai sauf ma nationalité, car la Belgique n’existe plus assez pour me nationaliser. »

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