Promenade botanique en terre hésiodique

Au fil de nos recherches, l’espace grec archaïque se dévoile dans une tension entre plan d’immanence nomade et centres « d’émanence » locaux. Cette fois, cette composition duale de l’espace se révèle à travers les occurrences du végétal dans Les Travaux et les Jours d’Hésiode. Un texte qui dissimule peut-être aussi de la « magie politique » et nous interroge en questionnant la valeur du travail.

« Les travaux et les jours » (T&J) est une diatribe adressée par Hésiode à son frère Persée, qui l’a spolié de sa part d’héritage. L’ensemble du texte passe pour une exhortation à adopter une vie simple et juste, en se gardant des excès de l’hybris et de l’envieuse avidité qui conduit au conflit et à l’injustice. La figure de la vie droite et modérée, c’est le laboureur besogneux, résigné à son sort, qui exécute scrupuleusement et soigneusement les tâches nécessaires pour assurer sa subsistance, tâches qui sont énumérées dans T&J. Deux récits d’origine, le mythe des races et celui de Pandore, apportent successivement une justification à cette condition humaine qui voue les hommes aux rudes travaux des champs. Si ce texte de moraliste est avant tout centré sur la litanie des tâches agricoles qui rythment le temps cyclique des saisons, il comporte pourtant une série d’éléments qui intéressent notre recherche sur l’espace antique. C’est par une discussion de quelques-uns des nombreux passages renvoyant au monde végétal que je tâcherai d’esquisser quelques grands traits de cet « anthropospace » propre à la Grèce ancienne…

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Auteur : symbiosphere

Biologiste et historien de la philosophie belge d’ascendance celte. Né en même temps que la crise pétrolière. Se revendique du courant alterdarwiniste et de la théologie des puissances intermédiaires confuses. Herboriste néopaïen, confesse une croyance à faible intensité en un Dieu unique et croit encore moins en l’Homme, mais bien à la multitudes des interactions et des esprits qui criculent entre la croûte terrestre et la voûte céleste, ainsi qu’aux chants et prières qui les flattent ou les agacent. Libéral pour les pauvres et socialiste pour les riches, juste pour rééquilibrer. Lance en 2016 une réflexion symbiopolitique en vue de renouer des alliances entre les populations humaines, végétales, animales et microbiennes contre la menace des biorobots et l’impérialisme technoreligieux de l’Occident capitaliste. M.L. : « Tout ce qui précède est vrai sauf ma nationalité, car la Belgique n’existe plus assez pour me nationaliser. »

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