Trois articles optimistes (ou qui tentent de l’être)

Ces trois articles ont été publiés dans les pages Débats de La Libre, entre mi-novembre et fin décembre. En espérant qu’ils préfigurent des pivotements positifs pour l’année qui vient.

Dans la catégorie COURT-LETTRAGE

Trump, premier président US d’un monde post-croissance ?

Et si la victoire de Trump annonçait un monde dans lequel on prend enfin au sérieux les limites planétaires ? C’est la question qu’on tente de décortiquer dans ce court article, publié le 15 novembre dans La Libre.

Extrait : « Ce dont manque le peuple, c’est moins d’éducation que d’imagination. »

Cop29 : changement d’ambiance sur la planète ?

Derrière un nouvel échec de la diplomatie climatique internationale, la COP 29 indique une reconfiguration du « mindset » planétaire. Il ne s’agit plus de « résoudre un problème », mais de partager les pertes exponentielles et des ressources réduites… Publié dans La Libre du 26 novembre 2024.

Extrait : « Désormais, l’argent a un prix. Et ce qui autrefois se résolvait par le pari religieux de la croissance tend à devenir conflictuel et transactionnel, ce qui révèle à nouveau une conscience confuse d’un horizon contraint… »

L’IA générative : l’antidote aux Fake News?L

La diffusion massive d’images générées par IA couronne-t-elle l’ère des « vérités alternatives » ? C’est le pari inverse qui est fait ici. Désormais, toutes les images seront par défaut équivoques. Et la vérité se cherchera par d’autres chemins, notamment le statut et la traçabilité des sources d’information. Un enjeu démocratique. Publication sur lalibre.be le 28 décembre 2024.

Extrait : « être capables d’instituer collectivement cette distinction entre les statuts de vérité des images et des discours, n’est-ce pas ce qu’on attend d’une société, et en particulier d’une société démocratique ? »

Bonne année !

Deanthropising, rehumanising

A manifesto for the symbiosphere.

A MANIFESTO FOR THE SYMBIOSPHERE. Lire en français

Separating humans from nature makes no sense. Human beings are natural beings. And nature is as much human as it is feline and vegetable, foraging and burrowing, social and individual.

It is not humans who destroy nature. It is their separation that destroys both. This separation is at the root of an antique movement of anthropisation, which is another name for the destruction of our shared living worlds. A destruction of nature, and therefore also of our human nature.

What really needs to be separated is humanisation and anthropisation…

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L’anthropocène est la marque d’une rupture dans nos symbioses

En admettant que l’Anthropocène mérite son titre d’ère géologique, on s’accorde mal sur sa date de naissance. Est-il apparu avec Dieu, le Patriarcat, l’État, le Capital, les énergies fossiles ? Une réponse plus souple et plus fine, suggérée par Anna Tsing, nous immerge dans les modalités de constitution du « nous » vivant.

[COURT-LETTRAGE / max. 3 minutes de lecture]

Dans Proliférations1, qui dresse l’anthropologie nécessaire des espèces invasives, Anna L. Tsing offre une hypothèse précieuse sur la rupture entre l’Holocène (période qui succède aux dernières glaciations il y a 12.000 ans) et l’Anthropocène, qui semble coïncider avec l’avènement de notre modernité, la première originalité de Tsing étant qu’elle n’assigne pas une date précise à cette rupture.

Pas de date, donc, mais un contraste ancien et insistant, que Tsing définit comme suit…

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Penser les invasives avec Anna Tsing

LECTURE. Les espèces invasives ne sont ni une « mauvaise nature » ni le « sauvage retrouvé ». Elles sont les espèces compagnes déchaînées de ceux qui ont oublié que le monde est un compagnonnage entre espèces. La première, Tsing a perçu que les invasives sont un objet anthropologique autant que biologique.

Penser les espèces « invasives » est un vrai défi. Mauvaises ? Sauvages ? Naturelles ? Rebelles ? Rien de tout cela, selon Anna Tsing, qui s’affirme plus que jamais comme notre sherpa dans un monde en ruine globale. Tsing, a qui l’on doit l’anthropologie monumentale d’une mycose globale (Le champignon de la fin du monde), est l’une des premières à percevoir que les espèces invasives sont un objet anthropologique tout autant, sinon davantage, que biologique.

Dans Proliférations, elle montre combien notre mépris des liens et dépendances qui tissent le monde vivant a fini par produire des êtres paradoxaux, issus des milieux non colonisés, mais liés à nos destructions et dépendants de nos colonisations.

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ANNA L. TSING. Proliférations. Wildproject, 2022.