Un regard lexical de biais sur les négociations qui viennent de se terminer à la COP29 nous incite à l’optimisme. Optimisme modéré et ironique, puisqu’il s’inscrit dans un horizon de profonde désespérance. Notre problème s’aggrave dramatiquement. Mais ses coordonnées changent. La tonalité vire. Cela ouvre-t-il des perspectives nouvelles ?
Publié dans La Libre du 26 novembre 2024
Une fois encore, la montagne accouche d’une souris… Les prochaines années seront marquées par le comptage des catastrophes, des destructions, des victimes regrettées et des déportations subies ou dénoncées, des extinctions d’espèces et des conflits de ressources, plutôt que par le décompte des victoires diplomatiques et des grandes avancées collectives sur le chemin d’un monde stable, pacifié et partagé.
Pourtant, il serait erroné de penser que « rien ne se passe ». La manière dont se présente le débat et les termes dans lesquels il s’est posé à la COP29, autour de la question des compensations, indiquent à eux seuls un possible changement de paradigme. La communauté internationale est dans un autobus qui s’engage dans un virage : nous ne voyons pas encore la sortie, mais nous sentons déjà la force centrifuge qui décale notre perspective, déplace notre horizon.