Cendrillon, le prince et la pantoufle

À travers ses grandes évolutions (pré)historiques, le conte de Cendrillon raconte la capture antique des femmes dans un système d’appropriation par le pouvoir royal, mais aussi la perte du lien à la Terre comme puissance de vie. Plus tard, le récit expose une compétition entre individus arbitrée par la métrique transparente de l’argent, sous le signe du Capital. Spoiler : ils eurent beaucoup d’enfants. Mais furent-ils heureux ?

Cette réflexion s’appuie sur le travail de la mythologue Anna Barbara Rooth, qui retrace l’histoire du conte de Cendrillon à partir de la distribution géographique de ses variantes. Les textes de Rooth sont introuvables mais Julien d’Huy en donne un bref résumé dans un ouvrage récent : Cosmogonies. Il fait passer la généalogie du conte par quatre grandes étapes, qui se sont succédé au cours des quatre derniers millénaires.

Ces quatre versions sont naturellement le fruit d’une simplification opérée parmi des centaines de variantes. Néanmoins, les grandes stases dépeintes sont révélatrices de mutations majeures qui eurent lieu dans la haute Antiquité, mais aussi d’évolutions plus récentes. Ce sont ces articulations essentielles que je vais tenter de dégager ici…

Il était une fois la Terre, le patriarcat et le capital…