New words, ancient world. ©M_Collette. Analog photography on Fomapan 400.
L’Argentine, qui vient d’élire un trublion ultralibéral et néoconservateur, se considère comme « le pays blanc » d’Amérique du Sud. Et – inutile de le cacher – une partie de sa population en conçoit un sentiment de supériorité, voire une certaine arrogance. C’est ce que nous disent les spécialistes du pays, invités dans les émissions pour commenter le séisme électoral du 19 novembre dernier. C’est aussi le point de départ de la présente réflexion.
Le miroir brisé de la race
Ce miroir de blancheur m’a fait penser à un lien culturel profond et peu commenté entre les révoltes populistes qui, des Etats-Unis au Brésil, donnent la tonalité un peu carnavalesque au spectacle médusant du sabordage des démocraties représentatives occidentales. Il m’a aussi évoqué les travaux troublants de l’anthropologue James C. Scott qui, avec d’autres, a montré le visage ethno-colonial des États et des Empires qui ont façonné la trajectoire de la civilisation, dès son origine.