Greta Thunberg et l’humanité sont sur un bateau…

SPOILER : tout le monde tombe à l’eau. En voulant se hisser au niveau d’une immaculée conception climatique, Greta s’est empêtrée dans la toile d’araignée d’une clique de privilégiés cyniques. C’est triste, mais le changement viendra peut-être d’ailleurs.

Tuons d’avance tout suspense quant à la fin de la devinette : tout le monde tombe à l’eau… Tout le monde tombe à l’eau, parce que les paramètres de la biosphère et de l’atmosphère font bien plus que confirmer la sombre trajectoire annoncée depuis 50 ans par les scientifiques et les militants écologistes. À commencer par l’effondrement des populations animales…

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Gaia et l’Hydre capitaliste

Avec ce court essai de mythologie contemporaine, la tragédie environnementale s’inscrit dans la lutte antique entre les dieux, les monstres et les hommes. Une histoire bien plus ancienne que l’idée folle de contrôler le monde qui a dévoré l’esprit halluciné des Hommes modernes.

Related image Les polypes d’une hydre se ramifient indéfiniment et ses tentacules sont dotés de cellules évaginant un filament venimeux. Une symbiose avec des algues microscopiques lui donne sa teinte verdâtre (image : fr.nextews.com).

 

Pendant quelques décennies, dans les années 1980 et 1990, il y avait dans les élites libérales la conviction sincère que la mondialisation de l’économie de marché serait profitable au plus grand nombre. Ce processus devait conduire à l’augmentation globale des libertés individuelles, une élévation moyenne du niveau de vie et du confort individuels ainsi qu’un recul net et relatif de la pauvreté. Naturellement, il ne s’agissait pas d’un progrès vers l’égalité réelle ni de la fin des disparités sociales générées et entretenues par les profits du capital, mais après tout, qu’avons-nous à faire de l’égalité si tout le monde est gagnant ? Une équation similaire s’était déjà bouclée au sein des sociétés occidentales, sous la forme d’un contrat que l’on pourrait appeler le « deal capitaliste » et qui consistait à accepter l’extension du domaine de l’absence de lutte, c’est-à-dire le pouvoir du capital et la loi du marché, en échange du fait qu’une partie – même modique – des profits générés seraient redistribués (par les aides sociales et les salaires) de manière qu’il n’y ait pas – ou peu – de perdants. Au passage, nos partis « socialistes » ont conclu là un pacte diabolique qu’ils paient très cher aujourd’hui.

L’intrusion de Gaia

Je n’aborde pas ici la question morale qui consisterait à se demander si les axiomes anthropologiques du libéralisme – à savoir la définition d’un Homo œconomicus dont l’existence est régie par la poursuite rationnelle de l’intérêt individuel (une conception supposée « objective » parce qu’appuyée sur les hypothèses des biologistes néodarwiniens) – sont véritablement de nature à élever l’humain et à rendre compte de ses aspirations. Car en admettant même qu’on se satisfasse de cette anthropologie desséchée et de son assise scientifique réductionniste, quelque chose nous est arrivé qui rend caduques les utopies libérales. Ce « quelque chose », c’est ce qu’Isabelle Stengers a appelé « l’intrusion de Gaia », c’est-à-dire les premiers soubresauts d’une réaction globale – climatique et écosystémique – de la biosphère. Près de trois millénaires avant d’être convoquée par James Lovelock et Lynn Margulis pour décrire l’ensemble de la biosphère, y compris la composition biogénique des sols et de l’atmosphère, comme un système relationnel et réactionnel mouvant (que nous appelons « symbiosphère »), Gaia était la déesse primordiale de la mythologie hésiodique. Elle est donc en quelque sorte, notre mère à tous, nous autres Européens et héritiers de la pensée grecque.

En effet, le surgissement de Gaia, la façon dont les savants du GIEC décèlent le dérapage climatique comme une « réaction » du système Terre à l’activité des humains, tout cela vient mettre brutalement un terme à l’idée d’un quelconque deal qui permettrait à la fois l’enrichissement sans fin des détenteurs du capital et l’amélioration corrélative des conditions de vie matérielle de l’humanité dans son ensemble. Ce ne sont pas seulement les limites imposées par la Terre (la finitude des ressources) qui rendent le contrat caduc, ce sont les réactions de la biosphère, du système Terre, qui dès aujourd’hui provoquent des manifestations de colère inarrêtables, d’une ampleur titanesque (les Titans sont les enfants de Gaia), dotées d’une inertie séculaires, et d’une violence incontrôlable.

Le capitalisme ou l’Hydre ressuscitée

L’illusion libérale d’un progrès de l’humanité est-elle assimilable à une simple erreur ? Ce serait bien trop facile. Et je vais ici vous entretenir d’une autre figure de la mythologie grecque : l’Hydre de Lerne. Comme souvent, ce cher Wikipédia nous dit l’essentiel de ce qu’il faut en savoir : « Cette créature est décrite comme un monstre possédant plusieurs têtes qui se régénèrent doublement lorsqu’elles sont tranchées, et l’haleine soufflée par les multiples gueules exhale un dangereux poison, même pendant le sommeil du monstre ». Le capitalisme a lui aussi plusieurs têtes, libérales et fourchues. Ses paroles sont chargées de poison, par exemple lorsqu’il abaisse l’humain au niveau de ses intérêts les plus égoïstes, ce qui est la meilleure manière de l’ensorceler pour s’assurer qu’il agira bien comme cela est prévu et souhaité. Et depuis longtemps déjà, le libéralisme a plusieurs têtes. L’une d’elle s’appelle « néolibéralisme », et elle ne peut en aucun cas se prévaloir d’une quelconque candeur morale. La doctrine néolibérale a depuis longtemps intégré les prospectives planétaires du club de Rome et du MIT.

Par conséquent, à moins de considérer que les gens les plus puissants sont aussi les moins informés, le néolibéralisme prône le déploiement ad libitum de l’économie de marché et l’extension des profits du capital, en toute connaissance des conséquences ultimes de ce processus, fondamentalement inégalitaire et insoutenable. Pour rendre supportable cette vision au cynisme morbide, l’hydre peut compter sur une autre tête, que l’on pourrait appeler la technologie et son marketing. Sa mission : développer une utopie de substitution fondée sur une confiance aveugle dans le progrès technique, censé élargir sans cesse l’horizon du développement humain et transhumain, depuis le monde microscopique de l’intelligence artificielle jusqu’à l’infini spatial de la colonisation d’exoplanètes. Après tout, qu’importe le nombre de victimes qui seront sacrifiés sur l’autel de ce projet, puisqu’il en résultera une humanité augmentée, améliorée, voire éternisée dans un grand exode interstellaire, rejouant sans fin l’élection du peuple de Dieu et des Pionniers américains.

La monstruosité insaisissable de l’hydre capitaliste ne demande guère d’explication. Sa capacité à échapper aux bras de l’État et à s’insinuer dans toutes les anfractuosités du monde minéral, organique, social, culturel et psychique, pour en pulvériser les concrétions solides, est quasiment proverbiale (elle fera peut-être prochainement l’objet d’une histoire longue sur notre blog). Reste à aborder la capacité de régénération et de duplication des têtes de l’Hydre. Cette capacité évoque pour nous le livre de Naomi Klein : « la stratégie du choc ». Klein y démontre comment, depuis les années 1970, Milton Friedman et ses adeptes ont développé une théorie de l’expansion du capitalisme qui repose sur un travail de sape systématique du tissu social et des opérations de configuration et de manipulation de l’opinion. Telles les têtes coupées de l’Hydre qui repousse en double exemplaire, elle culmine avec la prolifération « d’alternatives infernales », dans lesquelles nous nous trouvons prisonniers de deux voies également déplaisantes. Exemple : se soumettre aux vieilles structures syndicales et partisanes ou devenir ce travailleur flexible et connecté qui se soumet directement au capital défiscalisé tout en adoptant la dégaine étudiée d’un hipster qui trie ses déchets.

Un combat titanesque à l’issue incertaine

De manière ironique – ou horrifique, c’est selon – cette théorie néolibérale s’est plutôt bien accommodée des premiers tressaillements de Gaia. Ainsi, Naomi Klein montre comment, après l’ouragan Katrina, les forces libérales se sont rapidement reconfigurées afin d’assurer, au pas de charge, la gentrification de la ville et l’effacement de sa géographie sociale, ethnique et culturelle, par le biais de la spéculation immobilière et de la capture des processus de reconstruction et d’aide sociale au profit des intérêts privés, au nom de la sacro-sainte efficacité des procès. Voilà pourquoi, encore une fois, le libéralisme ne peut être exonéré des catastrophes qui se déroulent sous nos yeux.

Je voudrais encore mentionner que la philosophe et biologiste américaine Donna Harraway a proposé de rebaptiser l’anthropocène du nom de « Chthulucène ». Sans préjuger des intentions profondes de sa pensée (que nous n’avons pas encore étudiée), on notera que le personnage de Chthulu, issu de la science-fiction, est une version moderne de l’Hydre de Lerne. Enfin, pour compléter le tableau, je signalerai seulement que, dans la mythologie grecque, l’Hydre est la petite-fille de Gaia elle-même, la fille du Titan Typhon, porteur de catastrophes climatique. Voilà pour la touche finale, qui ne nécessite pas de commentaire.

La légende dit que Hercule eut toutes les peines du monde à vaincre l’Hydre. Il dut recourir à des stratagèmes et à l’aide d’un complice, raison pour laquelle son exploit ne fut pas validé. L’Hydre, bien que vaincue, ne fut pas totalement occise puisque l’une de ses têtes a été enterrée vivante sous un rocher. Nul ne sait si la colère Gaia aura raison de l’Hydre capitaliste, ni à quel prix. Et nul ne sait si un Hercule se dressera bientôt à nouveau sur le chemin de l’Hydre, ni d’où il surgira et quels seront ses armes et alliés. Tenons-nous prêts.

Dans cet article, je ne cite pratiquement que des auteures femmes, qu’elles soient philosophes, biologistes ou politologues. J’y vois volontiers un hommage aux sorcières de jadis, qui étaient capables de convoquer les puissances de la nature pour sentir, dire et guérir le monde que nous sommes.

Références

Isabelle Stengers, Au temps des catastrophes, résister à la barbarie qui vient, La Découverte, 2009.

James Lovelock et Lynn Margulis, L’hypothèse Gaia, 1978.

Naomi Klein, La stratégie du choc, 2007.

Donna Harraway, Staying with the trouble, 2016.

La rationalité du vote d’extrême droite

Le vote d’extrême droite a une rationalité qui nous paraît incontestable. On peut s’y opposer, mais il faut la comprendre. L’enjeu pour la gauche écologiste est de reconstruire un récit d’avenir crédible et désirable.

Related imageLe repli identitaire façon anchois. Les anchois forment d’immenses bancs de millions d’individus. Leur nombre et leur ressemblance les rend difficiles à cibler pour un prédateur. C’est l’effet de dilution (image: earth-chronicles.com).

Depuis des décennies, le monde académique, politique et médiatique s’interroge sur les ressorts et les déterminants du vote d’extrême droite. Le plus souvent, ce vote est attribué à un défaut ou une faiblesse de l’électorat en question : manque d’éducation, mauvaise compréhension de la situation, décadence morale ou simplement misère sociale. Bref, les électeurs du Front, puis du Rassemblement national en France, comme ceux du Vlaams Belang en Flandre, seraient au mieux défavorisés ou mal informés, au pire stupides et de mauvaise foi. Dans à peu près tous les cas, leur vote serait irrationnel. Je soutiendrai ici le point de vue inverse : si l’on part des données macroéconomiques et environnementales, même (et d’autant plus) si on en a une connaissance floue et lointaine, la rationalité du vote d’extrême droite est parfaitement soutenable, au moins du point de vue des catégories socioculturelles les plus concernées.

Lorsqu’on doit envisager son avenir et celui de ses proches à moyen ou long terme (ce qui est le cas en principe quand on vote), il semble raisonnable de s’appuyer sur les informations dont on dispose sur l’état général du système dans lequel nous évoluons. À ce jour, ce système a deux faces (et c’est d’ailleurs notre principal problème). D’un côté : le système Terre (limité), avec ses ressources naturelles, ses dynamiques écosystémiques et son état climatique. De l’autre côté le système économique et financier (illimité), avec ses pertes et ses profits, ses processus de mutualisation (des pertes, en général) et de privatisation (des capitaux et des bénéfices). Il n’a échappé à personne, je crois, que le système financier est inégalitaire et instable, comme nous l’ont rappelé de multiples crises et leurs conséquences depuis les années 1970, en particulier la dernière, et comme en témoigne le triomphe planétaire d’une gestion néolibérale de l’économie actant le principe de la fragilisation sociale au profit de l’enrichissement du capital. Quant au système Terre, des alertes sont lancées par les scientifiques depuis les années 1960 et se voient sans cesse confirmées depuis lors, avec des signaux proprement catastrophiques en provenance de la biosphère et de l’atmosphère depuis quelques années.

Sur fond de ce tableau systémique, quelle devrait être la réaction « rationnelle » des classes dites populaires et « moyennes inférieures » des États d’Europe, qui bénéficient du système social le plus protecteur du monde ? Je crois que vous avez deviné. Sachant (1) que la Terre a des limites que nous sommes en train de violer allègrement, (2) que le système capitaliste global est de plus en plus favorable à une minorité de plus en plus réduite (en tout cas à l’échelle de nos démocraties), (3) que la démographie du Sud est galopante, sachant enfin (4) qu’ils ne sont en rien un maillon fort du système économique (ils ne sont même plus cette figure héroïque qu’était « le prolétariat ») puisque la plupart ne possède pas de capital et est en voie de déclassement professionnel face aux révolutions technologiques et à l’intelligence artificielle, on peut attendre des électeurs d’extrême droite qu’ils soient mus par le désir de préserver leurs (maigres) droits sociaux et leur pouvoir de consommateur. Dans les conditions susmentionnées, il n’est donc pas anormal qu’un certain protectionnisme socioculturel, fondé sur la nationalité ou l’appartenance ethnique (religieuse ou culturelle), apparaisse comme une offre politique à la fois pertinente et identifiable.

En résumé, les électeurs d’extrême droite votent en fonction du fait que leurs acquis sociaux et leur mode de vie ne sont pas extensibles à l’échelle de la démographie mondiale. Et cela est parfaitement rationnel. Car s’ils sont relativement défavorisés à l’aune de nos sociétés, ils comptent cependant parmi les privilégiés à l’échelle de la planète. Et ils sont suffisamment informés pour ne pas l’ignorer. Les partis d’extrême droite l’ont bien compris, puisqu’ils ont opéré ces dernières années un virage social. C’est le cas du Rassemblement national de Marine Lepen, qui propose même désormais un « protectionnisme écologique », mais aussi du Vlaams Belang, qui a réussi à surprendre Bart de Wever en optant pour un discours de réassurance sociale, là où la NVA avait misé sur une droite libérale dure, destinée à faire mal aux immigrés et aux francophones pauvres, oubliant qu’une partie de son électorat ressent aussi une certaine fragilité sociale et une angoisse existentielle. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les nouveaux partis de gauche « radicale » (France Insoumise, PTB en Belgique) sont discrets, voire évasifs, sur la question de l’immigration, parce qu’ils savent qu’ils peuvent perdre la bataille sur ce terrain (c’est probablement déjà fait pour Mélenchon).

Aujourd’hui, l’offre de gauche est majoritairement inaudible pour l’électorat de l’extrême droite, lequel est indispensable pour une majorité qui remettrait en question la suprématie (neo)-libérale. Et contrairement à ce que pensent (ou pensaient) de bonne foi de nombreux sociaux-démocrates, ce n’est peut-être pas parce que les arguments de la gauche sont trop subtils et rationnels pour un des brutes ignorantes votant avec leurs tripes. Le dernier argument de rationalité économique que j’aie entendu dans une bouche de gauche consistait à dire que nous avons besoin d’immigration pour « payer nos pensions ». L’argument est à la fois faible électoralement (il néglige la dimension culturelle), irresponsable sur le plan écologique (il table sur une croissance infinie) et indéfendable du point de vue même des principes de la gauche (il résume la valeur humaine à la valeur productive).

Discuter la rationalité du vote d’extrême droite ne peut se réduire à stigmatiser l’électorat sur des bases morales et sociales. Cela impose une certaine rigueur. Et d’abord de reconnaître que cette rationalité est en fait un produit d’une certaine idéologie libérale, qui définit l’humain comme Homo œconomicus, c’est-à-dire un être qui agit de manière rationnelle et égoïste, un être plus ou moins individualiste qui recherche toujours son intérêt, voire celui de ses proches parents ou de son groupe ethnique (en raison de la théorie dite du « gène égoïste » de Dawkins). Il s’agit de l’anthropologie sur laquelle les théoriciens libéraux ont construit la doctrine socioéconomique dominante. Doctrine que tous les partis de la gauche de gouvernement ont acceptée avec plus ou moins d’enthousiasme ou de résignation. S’ils en paient aujourd’hui le prix fort, c’est sans doute parce que les conséquences matérielles de cette doctrine se révèlent incompatibles avec les valeurs universalistes et humanistes de la gauche, et ce aux yeux mêmes de leur électorat historique.

Naturellement, reconnaître la rationalité qui préside au vote d’extrême droite, cela ne signifie pas s’y soumettre. Cette rationalité est discutable en droit et contestable en fait. Discutable en droit car elle s’appuie sur une vision restrictive (individualistes et matérialiste) de ce qu’est notre « intérêt ». Contestable en fait parce qu’elle conduit à des solutions redoutables pour notre dignité et celle d’autrui. Exemple : ignorer ou s’accoutumer collectivement au fait que des milliers de pauvres périssent en Méditerranée ou sont réduits en esclavage dans des camps libyens, voire s’en réjouir plus ou moins ouvertement au motif que cela tarit un « appel d’air ».

Si la gauche, et singulièrement une gauche écosocialiste ou sociale-écologique, doit reconstruire un discours qui porte au-delà d’une niche relativement privilégiée, il faudra qu’elle opère une véritable révolution culturelle. Face à l’imminence d’une catastrophe planétaire environnementale et financière, une partie de la gauche s’est déjà mise au travail. De son côté, les populations font également un aggiornamento culturel, avec le retour de pratiques plus sobres, de l’autoproduction, des compétences de réparation, d’entretien, des solutions de partage ou encore du localisme. Il sera crucial, dans les prochaines années, que la gauche puisse proposer un récit d’avenir simple et crédible, qui préserve l’ouverture à l’Autre et la nécessaire solidarité humaine, sans ignorer ou mépriser l’ancrage local de chacun et la sécurité sociale de tous. Sa mission est selon nous de redonner le pouvoir aux citoyens, aux acteurs de terrain, à l’échelon local, rendre aux populations leur destin et leur autonomie, tout en les protégeant des effets dévastateurs de la mobilité financière et des ravages du capitalisme néolibéral. Alors, seulement, on peut espérer le retour d’une rationalité à visage humain.